L’exposition
Le 9 décembre 1897, paraissait le premier numéro du journal La Fronde, un journal unique en son genre : entièrement dirigé, rédigé, administré et composé par des femmes, il fut quotidien pendant six ans, puis mensuel pendant un an et demi. Il reparut pour quelques numéros en 1914, puis, sous une autre forme, de 1926 à 1928.
Pour commémorer cet événement, la bibliothèque Marguerite Durand présente du 9 au 31 décembre un ensemble de documents illustrant la naissance et la vie de ce journal : lettres autographes, photographies, affiches, menus…
La Fronde
Fondée par Marguerite Durand à la suite de sa « conversion » au féminisme lors du congrès international d’avril 1896, La Fronde fut rapidement surnommée « Le Temps en jupons », en raison de son sérieux. Telle était bien l’ambition de Marguerite Durand pour son journal: « être pris au sérieux, être compté, dès son début, parmi les journaux importants, parmi les grands journaux » (La Fronde, 15 décembre 1902). Elle veut imposer La Fronde dans le monde très masculin de la presse et le faire lire aussi par les hommes, car, dit-elle, ce sont eux qui font les lois.
Journal féministe, La Fronde est tout particulièrement attachée aux questions relatives au travail des femmes – défendant le principe « à travail égal salaire égal » – et à celles qui touchent à l’éducation et l’enseignement; favorable à la coéducation, qui doit contribuer à l’égalité entre les sexes, La Fronde est résolument laïque et républicaine, voyant dans les institutrices le « fer de lance » du féminisme. La Fronde fait également campagne pour l’égalité des droits civils entre hommes et femmes, et plus « discrètement » pour la reconnaissance des droits politiques.
Mais c’est aussi un journal d’information générale, économique et politique, ainsi qu’un journal culturel, où littérature, comptes rendus de spectacles, rubrique sportive et cours de la Bourse trouvent leur place.
La bibliothèque
En 1931, la Ville de Paris acceptait le don des collections réunies par Marguerite Durand depuis 1897, date de la fondation de son journal La Fronde et créait ainsi la première bibliothèque officielle de documentation féministe. Cette bibliothèque fut accueillie à la Mairie du 5° arrondissement, Place du Panthéon, où elle développa son activité pendant plus d’un demi-siècle. Mais des locaux trop exigus nécessitèrent son transfert ; depuis 1989, la bibliothèque est installée dans le 13° arrondissement, dans un édifice moderne qui abrite également la Médiathèque Jean-Pierre Melville.
Informations pratiques
Exposition du 9 au 31 décembre, du mardi au samedi, de 14h à 18h
Bibliothèque Marguerite Durand (BMD)
79 rue Nationale
75013 Paris
Gratuit